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STOLPERSTEINE

Un projet artistique de Gunter Demnig

Le concept Stolpersteine, ou pavé mémoriel, a été inventé par l'artiste allemand Gunter Demnig en 1992.

 

Les Stolpersteine sont des plaques commémoratives recouvertes de laiton brillant qui sont fixées au niveau du sol. Le but est de rappeler le destin des personnes qui ont été persécutées, expulsées, déportées, assassinées ou poussées au suicide à l'époque du régime national-socialiste en Allemagne (1933-1945).

 

Les pavés carrés qui sont recouvertes de laiton ont les coins et les bords arrondis. Elles portent des inscriptions qui sont gravées à la main à l'aide d'un marteau et de lettres à frapper. Le tout est soutenu par un cube en béton moulé, d'une longueur d'arête de 96 × 96 et d'une hauteur de 100 millimètres. Elles sont généralement encastrées dans le pavage ou le revêtement du trottoir devant le dernier domicile ou lieu de travail de chaque victime du nazisme. Le 29 décembre 2019, Gunter Demnig a posé le 75 000e pavé mémoriel à Memmingen en Bavière.

 

Des pavés mémoriels ont été et sont encore posés en Allemagne et dans 26 autres pays européens. Cet ensemble est considéré comme le plus grand mémorial décentralisé au monde. Le concept Stolpersteine est protégé par Gunter Demnig depuis 2006.

 

(Source: Wikipedia, et autres)

 

Pour des informations complémentaires, nous vous renvoyons au site internet du projet de l'artiste Gunter Demnig.

Demnig

L'histoire des premières Stolpersteine en Suisse

Les trois premières Stolpersteine ont été posées suite à l’initiative de Stolpersteine pour Constance. Contre l’oubli et l’intolérance.

Le 8 septembre 2013, les deux premières Stolpersteine ont été posées à Kreuzlingen, en Suisse, en hommage à Ernst Bärtschi et à Andreas Fleig.

Ernst Bärtschi, un citoyen suisse né en 1903 à Tuttlingen dans le Bade-Wurtemberg en Allemagne, faisait passer des pamphlets antinazis et des brochures politiques des deux côtés de la frontière germano-suisse. Plus tard, il a aidé, avec Andreas Fleig, né en 1884, d'innombrables réfugiés à passer en Suisse. Les deux amis ont été arrêtés par la Gestapo en 1938 alors qu'ils tentaient de faire passer la frontière à Hans Lutz, un responsable syndical persécuté. Ernst Bärtschi et Andreas Fleig ont été condamnés pour “actes préparatoires de haute trahison” et ont été incarcérés au pénitencier de Ludwigsbourg. En 1945, tous deux ont été libérés.

Le 13 septembre 2015, un pavé mémoriel a été posé à Tägerwilen dans le canton deThurgovie pour Otto Vogler, né en 1876, arrêté en 1938 dans le cadre d’actions de résistance, déporté dans le camp de concentration de Dachau en Allemagne et assassiné le 14 décembre 1941.

Stolpersteine à Kreuzlingen

Stolpersteine Suisse - pavé de memoire pour Andreas Fleig

© Christian Michelides, CC BY-SA 4.0

Stolpersteine Suisse - pavé de memoire pour Ernst Bärtschi

© Christian Michelides, CC BY-SA 4.0

Stolperstein à Tägerwilen

Stolpersteine Suisse - pavé de memoire pour Otto Vogler

© Christian Michelides, CC BY-SA 4.0

Le vendredi 27 novembre 2020, l'association Stolpersteine Suisse a posé ses premiers pavés de memoire à Zurich.

Kreuzlingen

La Suisse et les réfugiés à l'époque du national-socialisme

De 1933 à 1944, la Suisse a pratiqué une politique restrictive d’accueil des réfugiés, motivée par des attitudes xénophobes, par l’obsession d’une "surpopulation étrangère" depuis les années 20 et par l’antisemitisme. Elle a certes accueilli plus de 300 000 personnes: surtout des internés militaires, des enfants en vacances temporaires et des frontaliers acceptés provisoirement, ainsi que des réfugiés civils dont environ 28 000 Juifs et autres personnes persécutées à cause de leurs origines juives.

Mais, les autorités en ont rejeté des dizaines de milliers, en particulier des civils juifs, les plus vulnérables car ils n’étaient presque pas protégés officiellement et qu'ils étaient la cible principale de la politique nazie d'extermination. 

Les destins des victimes suisses du national-socialisme sont moins connus et sont l’objet de recherches qui n’ont été publiées que récemment.

Littérature complémentaire

Alfred A. Häsler : "La barque est pleine. La Suisse et les réfugiés 1933-1945". Diogenes, 2008

En 1967, le journaliste et écrivain Alfred A. Häsler a été l'un des premiers à se pencher de manière critique sur la politique suisse à l’égard des réfugiés, ouvrant ainsi les yeux d'un large public sur un sujet qui nous préoccupe encore aujourd'hui.

CIE: Commission indépendant d’experts

Suisse - Seconde guerre mondiale: La Suisse et les réfugiés à l'époque du national-socialisme

Les recherches de la CIE se penchent sur la politique suisse d'asile entre 1933 et 1945. Le rapport de la Commission Bergier a constaté que plus de 20'000 personnes ont été refoulées ou extradées à la frontière et qu'au moins 16'000 demandes de visas d'entrée ont été refusées. Les sources attestent que les autorités savaient que ces hommes, femmes et enfants étaient menacés et risquaient la déportation et l’assassinat. Mais, les archives ne permettent pas de calculer la proportion de personnes juives parmi ces victimes.

Balz Spörri, Benno Tuchschmid et René Staubli : "Les détenus suisses des camps de concentration : victimes oubliées du Troisième Reich", éditions Livreo-Alphil, 2021.

Ce livre rend hommage à 408 victimes suisses du nazisme. Sa parution a contribué à la création de l'association Stolpersteine Suisse et à la poursuite des recherches historiques, d'abord dans la région de Zurich puis dans toute la Suisse.

Boschetti Pietro, “Les Suisses et les nazis: le rapport Bergier pour tous”, Carouge-Genève, Zoé, 2010.

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